Quelques mots sur l’usage et l’influence des écrans dans notre quotidien et auprès de nos enfants (10.09.2018)

En écoutant les parents, ayant des enfants de tous âges reviennent souvent ces phrases : « Il ne sait pas jouer seul », « il s’ennuie vite », « il a du mal à aller vers les autres », « il est impatient », « il semble malheureux » et bien d’autres encore, rendant les parents démunis et mal à l’aise eux- mêmes.


En écoutant les professionnels de l’enfance et l’adolescence, on peut entendre : « ils ne savent pas s’exprimer », « ils ne savent pas raisonner », « leur lexique est pauvre », « ils ne retiennent pas », « ils n’ont pas le gout de l’effort », « ils abandonnent vite ».


Outre les comportements sociaux et cognitifs, ce sont des éléments tels que la surcharge pondérale, l’envie de ne rien faire, des troubles de l’attention, de la concentration, la maladresse, l’agressivité qui sont évoqués…


On peut émettre mille hypothèses sur tous ces comportements. Aujourd’hui, j’aimerai vous parler d’une des hypothèses possibles, à savoir l’influence des écrans sur nos enfants. En effet, il ne faut pas avoir peur de passer pour des parents ringards en maîtrisant le temps d’utilisation des supports numériques. Cette maîtrise est nécessaire pour que nos enfants se développent harmonieusement.


Il ne s’agit pas de supprimer bien entendu ceux-ci du paysage de nos enfants mais peut-être simplement de penser à leur utilisation contrôlée… Il semble que la résignation se soit installée car les écrans, en étant de plus en plus présents sont devenus notre monde!


Il est certainement plus facile de donner un outil numérique à chacun des enfants placés à l’arrière d’une voiture que de les entendre se disputer. Il est peut-être plus facile de se dire que les logiciels éducatifs sont vertueux et permettront à nos enfants de bien apprendre à l’école… mais justement, ne peut-on pas réfléchir à quels moments peuvent être utilisés intelligemment ces outils ?


Réfléchissons encore ensemble, ceux-ci ne devraient être ni une récompense, ni leur suppression une punition, ni se substituer à un goûter d’anniversaire, un repas en famille, à une sortie en famille en vélo, à pied ou à cheval, avec les parents, les amis, les grands parents, ni se substituer à un tête-à- tête avec son enfant pour parler de sa journée d’école.

 

Regardons également nos modes de consommation du numérique : est-ce que nous, adultes, avons notre téléphone allumé sur la table, travaillons-nous tard ou surfons-nous sur internet un dimanche après-midi, autorisons-nous que la télévision soit dans le champ de vison des enfants lorsque nous partageons le repas du soir ou reste –t-elle allumée en permanence ?


Le numérique fait certes partie de notre vie et de celle de nos enfants. Le temps de jeu ou d’exposition doit être maîtrisé par les parents, comme nous, nous devons apprendre à nous déconnecter. L’important est de ne pas oublier de jouer avec ses enfants au risque de se réveiller un matin en se disant : « Je n’ai rien vu de l’enfance de mes enfants … ça a passé trop vite ! ».


Profitez alors de l’instant présent avec eux ! Soyez surtout dans la relation et dans de vrais échanges. Ils vous diront merci, vous ferez d’eux des adultes bien construits et prêts à transmettre l’histoire de leur famille à leurs propres enfants.

Paola Muse