Qu’est-ce qu’une trace ?

Que signifie la trace laissée par un petit, un adolescent, un adulte ?

Au-delà de l’aspect visible d’un tracé que peut-on en dire ?

Le Larousse donne la définition suivante : « Suite d’empreintes laissées sur le sol par le passage de quelqu’un, d’un animal, d’un véhicule » ou encore « Marque laissée par une action quelconque ».

Que cherchaient les hommes préhistoriques en dessinant à l’aide de rouge, noir, blanc…des pigments naturels faciles à obtenir à l’aide de sang, bois, roches pilées ?

C’était avant tout pour eux, un passage, un message d’espoir d’une existence de soi, des autres, dans un monde. C’est toute leur histoire qui s’inscrivait dans ces traces.

A travers ses traces, l’être humain fournit au regard d’autrui une part de son identité personnelle.

Laisser une trace de soi, c’est être en mesure de rester dans une logique langagière.

Et dessiner alors ?

Dessiner s’inscrit dans une dimension symbolique.

C’est une expression graphique des capacités de représentation mentale de l’enfant, de l’adolescent, de l’adulte.

Combien de fois n’avons-nous entendu : « mais c’est des gribouillages… » de la part des aînés ou des adolescents en voyant le résultat d’un petit !

Qui ne se souvient des premières traces laissées par son enfant avec de l’émotion ?

Parce ce que dessiner fait trace d’une part intime de son enfant, de soi.

Dessiner fait langage entre l’auteur, l’objet et l’observateur.

L’absence de consignes offre à l’enfant des perspectives. Il ne se voit pas répondre à un thème orientant l’examen de lui-même.

Par le dessin libre, l’enfant ne retranscrit que ses affects.

Le dessin peut prendre valeur d’échange entre le monde extérieur et le monde intérieur d’un sujet.

Paola Muse